Version en anglais publiée en mars 2019
Version en français publiée en mai 2021
Perspective régionale : Afrique de l'Ouest - ajoutée en mai 2021
Ce module est une ressource pour les enseignants
Études de cas
Plusieurs études de cas sont proposées ci-dessous pour illustrer les différentes approches en matière de prévention de la criminalité. Ces études de cas peuvent être imprimées et distribuées pour les sections pertinentes du cours. Notez que plusieurs de ces études de cas sont considérées comme des classiques - elles ont permis de démontrer l'efficacité d’approches clés en matière de prévention de la criminalité. Elles sont par nature géographiquement spécifiques. Il est possible de préparer d’autres études de cas, qui reflètent les particularités locales ou régionales du contexte dans lequel le cours sera enseigné. Il est recommandé pour ce faire de consulter les supports disponibles auprès des organes régionaux et locaux de prévention de la criminalité.
Étude de cas no. 1 (Prévention communautaire) Centre de formation pour jeunes Moonbeam (Kenya)
Le centre de formation pour jeunes Moonbeam de Mavoko, à Nairobi, fait partie du programme des Nations Unies pour l’autonomisation des jeunes (YEP). L'objectif du centre est d'améliorer les moyens de subsistance des jeunes qui vivent et travaillent dans les bidonvilles et des quartiers informels grâce à une formation professionnelle et au renforcement des capacités (ONU-HABITAT, 2008).
Le centre de formation Moonbeam vise à construire des logements durables et à bas coût dans les bidonvilles en formant les jeunes de ces zones aux techniques de construction alternatives. Le programme de formation permet aux jeunes d'acquérir des compétences en matière d'emploi, de leadership et d'auto-assistance, tout en transformant les structures d’habitation informelles des bidonvilles en structures durables et permanentes.
Une fois que les jeunes ont terminé le programme de formation, ils reçoivent un certificat et a la possibilité de faire un apprentissage en menuiserie, toiture, fabrication de briques, maçonnerie, câblage électrique, plomberie ou toute autre activité apparentée.
En plus de la formation au secteur de la construction, le centre propose également une formation pratique au développement des entreprises et aux technologies de la communication de l'information. Une combinaison de compétences en construction, complétée par des compétences en affaires, permettra aux jeunes d'améliorer leurs perspectives d'emploi futures (ONU-HABITAT, 2008).
ONU-HABITAT (2008). Programme d'autonomisation des jeunes (YEP), Centre de formation des jeunes Moonbeam : une lueur d'espoir pour les jeunes vivant dans des bidonvilles. Nairobi : ONU-HABITAT.
Étude de cas no. 2 (Prévention communautaire) : Programme Stay Alive (Brésil)
La fin du 20ème siècle a vu une forte augmentation des taux d'homicides dans la ville de Belo Horizonte, au Brésil et dans d'autres capitales d'État brésiliennes. La plupart de ces homicides se sont produits dans les bidonvilles des villes et concernaient de jeunes hommes de moins de 24 ans.
En 2002, le Centre d’études sur la criminalité et la sécurité publique de l’Université fédérale de Minas Gerais a mis au point et piloté le programme Stay Alive dans les bidonvilles les plus violents de Belo Horizonte. Divers partenaires communautaires ont été associés à l’élaboration et à la mise en œuvre des interventions de prévention de la criminalité, dont la mairie de Belo Horizonte, l’Office local de défense sociale, la police locale et fédérale, les organisations professionnelles, les ONG et les communautés locales.
De nombreuses interventions visaient les jeunes et comprenaient des éléments liés au soutien social, à l'éducation et aux loisirs. De nombreux ateliers ont également été organisés sur des thèmes tels que la violence, les drogues et les maladies sexuellement transmissibles, dans le cadre de programmes axés sur le sport, la performance artistique, la formation professionnelle et les compétences informatiques. En outre, une formation à la prévention de la criminalité et de la violence a été dispensée aux agents de police locaux, aux membres de la communauté, aux travailleurs sociaux, aux travailleurs de la santé et au personnel éducateur. La police militaire a également mis en place une patrouille de routine dans les bidonvilles.
Un forum communautaire a été mis en place pour fournir un espace où les membres de la communauté pourraient se réunir tous les mois pour échanger sur des problèmes tels que le chômage, la prévention de la criminalité et l’éducation. Ce forum a eu pour effet de faciliter la mobilisation de la communauté et la cohésion sociale.
Trente mois après la mise en œuvre du programme, le nombre de crimes violents dans les zones pilotes a diminué. Les homicides ont diminué de 47%, les tentatives d'homicide, de 65% et les vols de produits de boulangerie, de 46%. Parallèlement, les crimes violents ont augmenté de 11% dans les autres quartiers « non violents » de la ville.
Centre international pour la prévention de la criminalité (2005). Urban crime prevention and youth at risk: compendium of promising strategies and programmes from around the world. Bangkok : Centre international de prévention de la criminalité (en anglais)
Étude de cas no. 3 (Prévention par le développement social): Visites par des infirmières pendant la grossesse et la petite enfance à Elmira (États-Unis)
Il est maintenant largement reconnu que les premières années de la vie d’un enfant sont cruciales pour sa croissance et son développement (UNICEF, 2018). Les enfants qui grandissent dans des environnements aimants et sûrs sont en mesure de développer des compétences de vie essentielles qui leur permettent de saisir les opportunités et de faire face à l'adversité (UNICEF, 2018). Les programmes qui aident et soutiennent les nouveaux parents (en particulier ceux issus de milieux défavorisés) ont un fort potentiel pour influer positivement sur l’avenir de l’enfant et assurer des résultats bénéfiques pour la société.
Le programme précurseur de visites à domicile pendant la grossesse et la petite enfance à Elmira a fourni un soutien à 400 jeunes mères célibataires ou issues de milieux socioéconomiques défavorisés de la ville d’Elmira, dans l’État de New York. Il visait à remédier aux problèmes lors de l’accouchement, à la maltraitance des enfants, à la dépendance à l’aide sociale et à d’autres problèmes liés au parcours de vie compromis des mères. Les infirmières rendaient visite aux jeunes mères toutes les deux semaines jusqu'à ce que leur enfant ait atteint l'âge de deux ans. Les visites à domicile visaient principalement à assurer un suivi de grossesse, des soins de santé pour nourrissons et un soutien afin d’aider les jeunes mères à rester sur la bonne voie, en les aidant à trouver un emploi, à planifier leur avenir ou en les associant aux services dont elles avaient besoin et proposés par la communauté.
Ce programme a donné des résultats très positifs. Les personnes ayant pris part au programme ont présenté les résultats suivants lorsque comparés au groupe témoin (Olds et al., 1999, p. 44): amélioration du nombre de naissances viables, meilleures compétences parentales, augmentation de l'emploi maternel, grossesses moins nombreuses et plus espacées, plus de mères ayant repris des études; moins maltraitance ou de négligence des enfants, moins de de tabagisme et d’alcoolisme, et, au 15e anniversaire de l’enfant, moins d'arrestations et de condamnations (pour la mère comme pour l'enfant).
Ce programme a également permis de réaliser des économies considérables pour le gouvernement. Chaque dollar dépensé pour le programme de visites à domicile entraîne des économies futures de 4 dollars US (Olds et al., 1999, p. 56 ; Olds, 2002).
Olds, D.L., Henderson, C.R., Kitzman, H.J., Eckenrode, J.J., Cole, R.E et Tatelbaum, R.C. (1999). Prenatal and infancy home visitation by nurses: recent findings. Future Child, vol. 9, n ° 1. p. 44-65 (en anglais)
Olds, David L (2002). Prenatal and Infancy Home Visiting by Nurses: From Randomized Trials to Community Replication. Prevention Science , vol. 3, n ° 3 (en anglais)
Étude de cas no. 4 (Prévention par le développement social) : Programme préscolaire Perry
Le programme préscolaire Perry a été conçu pour dispenser une éducation préscolaire aux jeunes enfants vivant dans la pauvreté et pour évaluer les effets à long terme de cette intervention.
L’étude de ce programme comprenait 123 participants nés entre 1958 et 1962. Ils résidaient à Ypsilanti, dans le Michigan, aux Etats-Unis. La région était principalement composée de familles afro-américaines de milieux socio-économiques défavorisés. Les participants sélectionnés devaient appartenir à des milieux socio-économiques défavorisés et les performances intellectuelles des enfants devaient être limitées lors de leur entrée dans le programme (Schweinhart, 2013, p. 391). Les participants ont été assignés au hasard au groupe expérimental, avec lequel ils participaient au programme préscolaire Perry, ou assignés au groupe de contrôle. Les participants affectés au groupe expérimental ont suivi un programme préscolaire quand ils étaient âgés de 3 à 4 ans. Le programme préscolaire comprenait deux heures et demie de classe quotidienne pendant la semaine et une heure et demie de visite hebdomadaire à domicile dans chaque famille.
Les données sur les participants ont initialement été collectées tous les ans entre 3 et 11 ans, puis à 14, 15, 19, 40 et 50 ans.
Les résultats de l’étude de ce programme ont montré les effets positifs prononcés d’une éducation précoce de grande qualité, tant à court terme qu’à long terme. Les participants qui avaient été assignés au groupe expérimental obtenaient de meilleurs résultats que les personnes assignées au groupe de contrôle sur les indicateurs suivants :
- Niveaux d’études plus élevés - dans l'ensemble, 77% du groupe expérimental ont terminé leurs études secondaires, contre 60% du groupe témoin et 88% des femmes du groupe expérimental ont terminé leurs études secondaires, contre 46% dans le groupe témoin ;
- Significativement plus de personnes étaient employées à 27 ans (69% contre 56%) et à 40 ans (76% contre 62%) ; et
- Un nombre significativement inférieur d'arrestations à date pour des crimes violents, des infractions contre les biens et les délits liés aux drogues jusqu'à 40 ans, mais pas moins d'arrestations pour les autres types de délits.
Sur la base du taux d’inflation en 2013, il a été calculé que le retour sur investissement du programme s’élevait à 16,14 dollars pour chaque dollar investi (Schweinhart, 2013, p. 396).
Schweinhart, Lawrence J (2013). Long-term follow-up of a preschool experiment. Journal of Experimental Criminology, vol.9, No.4. (en anglais)
Étude de cas 5 (Prévention situationnelle) Prévention de la criminalité par l’aménagement du milieu (PCAM ou en anglais en CPTED) en Corée du Sud
Une analyse comparative réalisée par Ha, Oh et Park (2015) a évalué les taux de criminalité d'une zone, Pangyo New Town, pour la conception de laquelle on avait tenu compte des principes de la PCAM et d'une zone pour laquelle cela n’avait pas été le cas, Yatap Town. Pangyo New Town est située dans le Grand Séoul et a été la première nouvelle zone de développement à incorporer les principes de PCAM dans sa conception dès la phase de planification. La ville de Yatap a été choisie pour comparaison du fait de sa similarité avec la ville nouvelle de Pangyo et qu'elle n'avait pas été planifiée conformément aux principes de conception de PCAM.
Le développement de la nouvelle ville de Pangyo a été inspiré par des études de cas réussies menées au Royaume-Uni, aux États-Unis et au Canada. Les principes du PCAM ont ensuite été modifiés pour être adaptés à la culture sud-coréenne. Les caractéristiques suivantes ont été intégrées à la nouvelle ville de Pangyo: une entrée sécurisée avec l’emblème du complexe est clairement visible. A l'exception de quelques places de stationnement pour personnes handicapées et véhicules d'urgence, le parking est souterrain. Un ascenseur situé dans le parking permet aux résidents d'accéder directement à leur domicile en utilisant un code d'accès ou une carte d'accès. Des allées bien conçues à travers le complexe indiquent clairement les zones destinées aux piétons. Les arbres et les arbustes plantés le long du des allées piétonnes sont organisés et bien entretenus. Les tuyaux de gaz situés à l'extérieur de chaque bâtiment sont recouverts d'une couverture en acier inoxydable spécialement conçue pour empêcher les cambrioleurs de les utiliser pour monter dans les appartements du premier étage. Enfin, on trouve une signalisation claire, un bon éclairage et des caméras de vidéosurveillance dans tout le complexe, y compris le parking souterrain.
Les données de la police sur les cambriolages à Pangyo et à Yatap entre 2009 et 2011 ont été comparées pour déterminer l'impact de ces caractéristiques de conception. Les taux de cambriolage étaient nettement plus élevés à Yatap - entre 2009 et 2011, le taux de cambriolage à Yatap était presque le double de celui de Pangyo. En 2010, le taux de cambriolages à Yatap était presque le triple de celui de Pangyo - 466,19 cambriolages pour 100 000 habitants à Yatap, contre 177,02 cambriolages pour 100 000 habitants à Pangyo.
Ha, Taehoon, Oh, Gyeong-Seok, and Park, Hyeon-Ho (2015). Comparative analysis of defensible space in CPTED housing and non-CPTED housing. International Journal of Law, Crime and Justice, vol. 43, No.4. (en anglais)
Étude de cas 6 (Prévention situationnelle) Urbanisme social (Medellin, Colombie)
Dans les années 1980 et 1990, la ville colombienne de Medellín était connue comme l'une des villes les plus dangereuses du monde. En 1991, les taux d’homicides atteignaient 375 homicides pour 100 000 habitants (Bureau du médecin légiste, 2015). Ce chiffre correspond à plus de 35 fois la définition d’épidémie de violence retenue par l’Organisation mondiale de la Santé (Maclean, 2015, p. 2).
Les niveaux extrêmes de violence urbaine au cours de cette période sont en grande partie imputables aux gangs rivaux de cartels de la drogue qui luttent pour contrôler l’offre de drogues illicites sur le marché de l’exportation. La violence est devenue le moyen par lequel on acquiert pouvoir et autorité dans ces zones (Maclean, 2015, p. 29). Les cartels de la drogue, les gangs, les milices urbaines et les groupes paramilitaires ont acquis un pouvoir illégitime en fournissant un travail rémunéré aux nombreux jeunes au chômage, ainsi qu’en leur promettant une ascension sociale et leur sécurité. Dans un contexte de chômage élevé, d'insécurité sociale, d'opportunités limitées et de capital social limité, les perspectives d'emploi dans un gang de narcotrafiquants étaient très attractives.
Un certain nombre de politiques et d'interventions de régénération ont été adoptées à Medellín entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Ces interventions, regroupées sous l’appellation « urbanisme social », visaient à réduire la violence en luttant contre les inégalités sociales et l’exclusion spatiale et en favorisant l’amélioration de la cohésion sociale au sein de la communauté.
Les quartiers les plus pauvres de Medellín ont bénéficié d'investissements importants dans les infrastructures urbaines. Dans le passé, les quartiers situés à la périphérie de la ville avaient été négligés, devenant ainsi des zones de forte criminalité et d’exclusion sociale. Les nouvelles politiques visaient à « changer la peau de la ville » (Maclean, 2015, p. 55) et les interventions comprenaient des investissements dans les systèmes de transport en commun, les espaces publics et les bâtiments emblématiques.
L’une des interventions les plus remarquées a été la construction du Metrocable en 2004. Le Metrocable est un service de transport par téléphérique qui relie les quartiers marginalisés de Medellín, situés à la périphérie montagneuse, au reste de la ville. La mise en opération du Metrocable a permis une plus grande mobilité entre les quartiers situés en périphérie de la ville et du centre-ville, ce qui a entraîné une plus grande inclusion sociale et la possibilité d'accéder à davantage d'opportunités d'emploi.
La stratégie d’urbanisme social prévoyait notamment la construction de « parcs de bibliothèque » dans les quartiers les plus pauvres de Medellín. Les « parcs de bibliothèque » sont des espaces publics constitués d’un bâtiment de bibliothèque entouré d’espaces verts. Ces espaces servent non seulement de bibliothèques, mais également de lieux d’activités éducatives, culturelles et récréatives. Les parcs de bibliothèque offrent souvent une gamme de ressources éducatives et de programmes de formation, pouvant inclure : cours d'informatique et programmes d'anglais. Un appel d’offres sur le marché international a été lancé pour sélectionner les architectes chargés de concevoir les parcs de bibliothèque. L’important investissement et la conception unique de ces parcs de bibliothèque informent la communauté qu’il vaut la peine d’investir dans ces zones et elles sont par la suite devenues des points de repère qui suscitent une grande fierté.
Parmi les autres interventions mises en œuvre à Medellín figurent l'aménagement et l'amélioration de parcs publics, terrains de football, œuvres d'art publiques, restaurants communautaires, logements sociaux, ponts pour piétons et l’assainissement de cours d'eau pollués. En outre, 260 millions USD ont été investis dans la réalisation de programmes et projets sociaux entre 2004 et 2007. Ces programmes englobaient des initiatives d’éducation en matière de santé, d’éducation primaire et secondaire, de protection et d’assistance aux groupes de population vulnérables, d’aide à la réintégration des anciens combattants et des activités pour les jeunes.
La stratégie d'urbanisme social mise en œuvre à Medellín a été considérée comme un succès. Les modifications apportées à la conception du paysage urbain ont modifié la façon dont les gens utilisent ces espaces et interagissent les uns avec les autres. Cela a eu pour effet de créer des espaces plus faciles à vivre et de réduire l'exclusion sociale. Medellín est devenu un « modèle » de revitalisation urbaine pour d’autres villes à forte incidence de violence.
En ne tenant compte que des statistiques sur la criminalité, le taux d'homicides de Medellín en 2015 était de 20 homicides pour 100 000 habitants (bureau du médecin légiste, 2015), ce qui représente une baisse marquée par rapport aux 375 homicides pour 100 000 habitants de 1991.
Le graphique ci-dessous montre la baisse drastique des homicides à Medellín au cours des dernières décennies.
Taux d'homicides pour 100 000 habitants à Medellín et en Colombie
Cerda et al. (2012) ont comparé les taux de criminalité des quartiers desservis par Metrocable à des quartiers voisins présentant des caractéristiques similaires mais non desservis par Metrocable. Les résultats ont révélé qu'entre 2003 et 2008, le taux d'homicides dans les quartiers desservis par le Metrocable avait diminué de 66% par rapport à leurs homologues non desservis par le Metrocable.
Borraez (2015) a comparé les taux d'homicides dans les quartiers avant (1999-2003) et après (2004-2008) avec la mise en opération de Metrocable. Dans les quartiers dotés d'une station de métro Metrocable, le taux d'homicides avait diminué en moyenne de 88% en 2004-2008 par rapport au taux de 1999-2003. Dans les quartiers sans station Metrocable, le taux d’homicides a diminué de moins de 20%. Certains quartiers ont même connu une augmentation des taux d’homicides entre 1999-2003 et 2004-2008.
Bea, David C (2016). Transport engineering and reduction in crime: the Medellín case. Transportation Research Procedia, vol. 18. (en anglais)
Magdalena Cerda and others (2012). Reducing violence by transforming neighbourhoods: a natural experiment in Medellín, Colombia. American Journal of Epidemiology, vol. 175, No. 10. (en anglais)
Maclean, Kate (2015). Social urbanism and the politics of violence, the Medellín miracle. Hampshire and New York: Palgrave Macmillan. (en anglais)
Les statistiques de la criminalité de Medellín peuvent être explorées plus en détail sur cette page Web interactive (en anglais)
Étude de cas 7 (Prévention communautaire) Communities That Care
Communities That Care (CTC) est un système de prévention communautaire (Hawkins, Catalano et Arthur, 2002). La CTC vise à promouvoir le développement sain des enfants et des jeunes par le biais d’une planification communautaire à long terme visant à prévenir les problèmes sociaux et de santé. La CTC agit sur les facteurs qui facilitent le développement positif d'un enfant (facteurs de protection) tout en s'attaquant également aux facteurs susceptibles d'avoir une influence défavorable sur son développement (facteurs de risque).
La CTC aide les communautés à définir et à comprendre les besoins locaux, à établir des priorités et à mettre en œuvre des interventions efficaces fondées sur des données factuelles pour répondre à ces besoins. Le modèle CTC a été mis en œuvre dans de nombreux pays du monde et est actuellement opérationnel dans plus de 500 communautés aux États-Unis.
CTC est fondée sur la « stratégie de développement social », c’est une stratégie qui favorise le développement positif des jeunes en organisant dans le cadre d’une stratégie simple d’action des facteurs de protection choisis sur le fondement de données factuelles démontrées. Il comprend les composants suivants :
- Convictions saines et normes de comportement claires - les jeunes sont plus susceptibles d'adopter un comportement prosocial et responsable lorsqu'ils sont entourés d'enseignants, de parents et d'une communauté qui communique des convictions et des normes saines
- Établir des liens - Les jeunes doivent développer et entretenir des relations étroites avec ceux qui ont des convictions saines et des normes claires.
- Opportunités - des opportunités adaptées à leur âge/développement devraient être fournies aux jeunes, pour une participation active et une interaction ayant du sens avec d’autres personnes prosociales.
- Compétences - Les jeunes doivent acquérir les compétences nécessaires pour réussir dans la vie.
- Reconnaissance - Les efforts des jeunes, leurs progrès et leurs succès, devraient être reconnus par des éloges et une reconnaissance spécifiques et cohérents (CTC, 2018).
Les résultats rapportés huit ans après la mise en œuvre révèlent que :
- Les étudiantes et étudiants des communautés de la CTC étaient plus susceptibles que ceux des communautés de contrôle de s'être abstenus de consommer des drogues, de fumer des cigarettes et de commettre des délits ; et
- Elles et ils étaient également moins susceptibles d'avoir déjà commis un acte de violence (CTC, 2018).
Pour plus d’informations sur la CTC et ses programmes de prévention, consultez les pages suivantes ici et ici.
Étude de cas 8 (Prévention communautaire) : L'initiative de l'ONUDC Line Up Live Up
La recherche montre l'impact de la formation aux compétences de la vie pour prévenir les comportements antisociaux. Les programmes d'éducation sportive, par exemple, ont le potentiel d'améliorer les compétences personnelles et sociales et d'accroître les connaissances des jeunes à risque. Le sport attire beaucoup de jeunes et encourage leur engagement. C'est dans cet esprit que l'ONUDC a mis au point un programme de formation aux compétences pour la vie, basé sur le sport, intitulé Line Up Live Up, qui vise à renforcer la résilience des jeunes de 13 à 18 ans et à réduire les comportements à risque et antisociaux en mettant l'accent sur :
- une formation sur les compétences essentielles (y compris la capacité de résister aux pressions sociales négatives, de faire face à l'anxiété et de communiquer efficacement avec ses pairs) ;
- améliorer les connaissances sur les conséquences de la criminalité, de la violence et de la consommation de drogues ; et
- les attitudes des jeunes et la manière dont ils sont affectés par leurs convictions normatives.
Line Up Live Up est un outil de prévention primaire qui comprend dix sessions hautement interactives ciblant différents domaines de compétences et de connaissances. Le programme peut être organisé avec des groupes mixtes dans les centres sportifs, les écoles (en tant qu’activités scolaires ou parascolaires) ou dans d'autres contextes communautaires. Le programme nécessite peu de ressources et convient donc à la mise en œuvre dans des environnements à faibles ressources. Chaque session comprend une introduction, une ou deux activités sportives et une séance de compte rendu. Bien que les jeux aident les jeunes à atteindre certains des objectifs d’apprentissage, une grande partie de l’apprentissage se produit pendant la phase de débriefing qui se produit sur le terrain de sport immédiatement après les exercices.
Le programme a été mis à l'essai au Brésil en 2017 et sera mis en œuvre dans plusieurs pays du monde au cours des prochaines années.
Étude de cas 9 (Prévention par la justice pénale - Maintien de l’ordre axé sur les problèmes) Courses de voitures à grande vitesse (Chili)
La police locale d'Ancud, dans le sud du Chili, a adopté une approche de maintien de l'ordre axée sur les problèmes pour résoudre le problème des courses de rue à grande vitesse qui se déroulaient sur des routes publiques. Les résidents de la communauté ont exprimé leurs préoccupations concernant les problèmes de sécurité et nuisances de bruit présentés par ces courses de rue. Beaucoup de voitures utilisées dans les courses de rue avaient été modifiées pour générer un bruit excessif. Les courses ne se sont pas seulement déroulées à grande vitesse, mais de l’alcool était aussi souvent consommée.
La police locale a pu identifier que les personnes impliquées appartenaient à un club automobile appelé « Ankud Tuning ». Des entretiens avec les membres du club ont révélé qu’il n’y avait pas d’autre endroit adéquat pour ces courses, ce qui expliquait l’utilisation des routes publiques tard le soir pour ces courses. Le club est une organisation formelle et légale, mais il ne disposait d'aucun espace physique pour mener ses activités. De plus, il y avait un manque d'infrastructures de loisirs ou d'installations de divertissement dans la communauté d'Ancud. Le chef de la police a également indiqué que les jeunes n'étaient pas au courant des risques associés à la conduite à grande vitesse.
La réponse initiale a été d'imposer de lourdes amendes pour excès de vitesse. Mais cela n'a pas résolu le problème, les auteurs réussissant à échapper à la police. Les courses ont alors eu lieu dans des lieux secrets et à des moments qui changeaient régulièrement.
La police a ensuite cherché un autre lieu pour les courses, en négociant avec le club aérien local pour que les courses puissent avoir lieu à l'aérodrome une fois par mois. Les autorités locales, le club automobile, l'Association chilienne de la sécurité et le club aérien ont coordonné ensemble les futures courses.
La police a également organisé une série d’activités éducatives pour informer les jeunes des risques liés aux courses illégales à grande vitesse, en particulier dans des lieux peu adaptés à ces événements. Une série de huit ateliers éducatifs sur les accidents de la route ont été livrés aux membres du club automobile.
Ces mesures ont abouti à la cessation des courses de voitures illégales tard dans la nuit et à une diminution du nombre d’appels de résidents souhaitant se plaindre. Le club aérien permettait aux courses de se dérouler une fois par mois et les résidents de la communauté locale étaient invités à assister à ces événements, ce qui leur donnait la possibilité de participer à une activité de loisir supplémentaire.
Munoz, Juan (2008). Police intervention: solution to a road safety problem.Chili : Division majeure de la planification et du développement.
Etude de cas no. 10 : Les « microbes »
Perspective régionale Afrique de l'Ouest - Les "microbes"Analyser l’approche adoptée par les autorités dans leur tentative d’éradiquer le phénomène des microbes et avancer des propositions conformément aux différentes approches développées plus haut notamment conformément au modèle causal de la version étendue de la théorie de Shaw et McKay sur la structure systémique de la communauté et les taux de criminalité et de délinquance. Approche adoptée par les autorités ivoiriennes :
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