- Approche positiviste : influences environnementales
- Approche classique : décisions sur la souffrance et le plaisir
- Facteurs structurels et criminalité organisée
- Approche éthique : échec moral dans la prise de décision
- Points de vue sur les causes et les facteurs facilitateurs de la criminalité
- Résumé
- Références
Publiée en mai 2020
Ce module est une ressource pour les enseignants
Approche positiviste : influences environnementales
La perspective positiviste en criminologie s’intéresse aux influences internes ou externes sur les individus comme étant la principale cause du comportement délictueux. La plupart des tentatives pour expliquer la criminalité faites au cours du siècle dernier ont examiné les facteurs sociaux en tant que causes. L’hypothèse de ces efforts est que la modification des conditions sociales sous-jacentes réduira ou empêchera le comportement délictueux (Akers, Sellers, Jennings, 2016, Matthew et Dulisse, 2014, Williams III et McShane, 2017).
Cette explication fondée sur des structures d’opportunité avance comme postulat que la criminalité résulte d’un manque d’accès à des moyens légitimes (c.-à-d. « occasion bloquée ») pour atteindre des objectifs sociaux (par exemple avoir un bon emploi, ou réussir économiquement de manière générale) (Cloward et Ohlin, 1960). Par conséquent, certains quartiers situés aux extrémités les plus pauvres des conditions sociales et économiques offrent plus d’opportunités d’activités illicites que d’autres.
Trois types de sous-cultures criminelles se développent lorsque les jeunes retirent leur légitimité des objectifs sociaux acceptés parce qu’ils n’ont pas les moyens de les atteindre (par exemple, des opportunités d’emploi inégales ou l’incapacité d’obtenir une éducation ou une formation supérieure). Les trois sous-cultures relèvent de la criminalité, du conflit et de la retraite. La sous-culture criminelle se produit lorsque ces jeunes s’associent et deviennent acceptés en tant que criminels adultes. La sous-culture du conflit implique des gangs violents dans lesquels le statut est obtenu par l’intimidation et les bagarres pour le territoire. La sous-culture de la retraite se compose de ceux qui n’ont ni l’opportunité ni les capacités de se faire accepter dans les sous-cultures de la criminalité ou du conflit ; ces personnes peuvent devenir des décrocheurs ou des toxicomanes.
La sous-culture de la criminalité a le lien le plus évident avec la criminalité organisée. Dans ces situations, un jeune devient un apprenti criminel qui développe des relations avec des criminels de carrière et des membres de groupes criminels organisés. D’après cette théorie, la participation à un groupe criminel organisé est donc motivée par des opportunités bloquées de réussir dans une société légitime.
Opportunité bloquée et criminalité Les opportunités bloquées ne mènent pas directement à une vie de criminalité, car il doit aussi exister des occasions de nouer des relations avec la sous-culture de la criminalité, ainsi que la capacité personnelle d’acquérir un statut dans ce milieu. Par conséquent, une fusion des groupes d’âge et des valeurs communes qui acceptent et encouragent la commission d’infractions est nécessaire pour que les jeunes fassent partie de la sous-culture criminelle des adultes (Albanese, 2015). |
Il existe des théories sociologiques de la criminalité pour expliquer comment un jeune devient un criminel adulte. Chacune des théories se concentre sur des facteurs sociaux différents qui affectent la personne. Ces théories se concentrent sur les « traditions de délinquance » trouvées dans certains quartiers, « apprenant » à travers d’autres que la criminalité est acceptable, ou « neutralisant » la culpabilité ressentie face à leur comportement délictueux en le rationalisant (Matza, 1964, Shaw et McKay, 1960, Sutherland, 1939).
Il est évident que d’autres facteurs peuvent accroître les opportunités de criminalité organisée. Par exemple, le commerce mondialisé, la facilité de circulation autour du monde ainsi que les avancées technologiques créent également de nouvelles opportunités d’exploitation (par exemple, l’exploitation sexuelle des enfants en ligne) et la diversification des activités (par exemple, de nouvelles routes de trafic illicite de migrants, de trafic illicite et de vente de biens culturels ou de spécimens d’espèces sauvages et de blanchiment d’argent ainsi que des méthodes innovantes pour falsifier des produits médicaux ou fabriquer des produits et des technologies de contrefaçon). La théorie de l’opportunité décrite ci-dessus tente de fournir des raisons spécifiques du pourquoi et explique comment les individus exploitent ces opportunités lorsqu’elles se présentent.
Une des lacunes des explications positivistes de la criminalité organisée est qu’elles se concentrent sur les influences externes (ou psychologiques) sur le comportement. Malgré toutes les influences dans la vie d’une personne et les opportunités de commettre une infraction, il n’en demeure pas moins qu’il revient à l’individu de prendre la décision finale de violer la loi. Le mauvais voisinage, le manque de soutien familial et la présence de groupes criminels organisés font qu’il est difficile de devenir un adulte respectueux des lois, pourtant de nombreuses personnes qui grandissent dans ces milieux y parviennent. De nombreux facteurs influencent le choix des individus à commettre des infractions mais ces influences ne déterminent pas la décision d’exploiter les opportunités de manière criminelle. En conclusion, les explications positivistes illustrent quelles conditions font qu’un mode de vie criminel est un choix facile mais elles n’expliquent pas pourquoi de nombreuses personnes réussissent contre toute attente et contre leur environnement.