Ce module est une ressource pour les enseignants 

 

Introduction

 

Au début des années 1990, la violence contre les femmes et les filles a été reconnue comme une forme de discrimination qui « a pour effet de compromettre la jouissance ou l’exercice par les femmes, sur la base de l’égalité de l’homme et de la femme, des droits et libertés fondamentales » (Assemblée Générale - Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, Résolution AG 34/180). Lors de sa délibération sur la violence contre les femmes en 2017, le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) a déclaré que :

la violence à l’égard des femmes fondée sur le genre est l’un des moyens sociaux, politiques et économiques fondamentaux par lesquels sont entretenus la subordination des femmes par rapport aux hommes et leurs rôles stéréotypés. Tout au long de son travail, le Comité a insisté sur le fait que cette violence constitue un obstacle essentiel pour parvenir à une égalité réelle entre les hommes et les femmes et empêche ces dernières de profiter pleinement des droits de l’homme et des libertés fondamentales qui sont inscrits dans la Convention (Comité CEDAW, Recommandation générale 35, 2017).

Pendant plusieurs décennies, certaines formes particulières de violence contre les femmes et les filles ont été reconnues comme constituant des violations du droit à ne pas être soumis à la torture, même lorsque la personne qui inflige cette violence est un civil, comme par exemple un époux ou un partenaire violent. Ces dernières années, le retrait ou refus intentionnel d’administrer un traitement médical réservé aux femmes et aux filles, tels que le refus de pratiquer un avortement sécurisé et légal lorsque la vie ou la santé d’une femme est menacée, a également été reconnu comme une violation du droit à ne pas être soumis à la torture.

Le droit des droits de l’homme impose que les femmes et les filles survivantes puissent obtenir réparation pour violence contre les femmes. L’idée de « réparation transformative » pour violence contre les femmes repose sur le fait que la violence contre les femmes est entendue comme une cause et une conséquence d'un acte de discrimination, et que cette discrimination doit être transformée en égalité d’obtention d'une véritable réparation pour chaque femme et pour la société dans son ensemble (Rapporteuse spéciale chargée de la question de la violence contre les femmes, 2010). La « réparation transformative » a pour objet de fournir des recours individuels, notamment en termes de réhabilitation (à la fois physique et psychologique) et de dédommagement, et d’identifier les causes structurelles (en particulier sociales et juridiques) de l’inégalité des genres et de la violence sexiste. La lutte contre ces formes de discrimination a pour but de garantir l’égalité des genres au sein des sociétés, des communautés et des familles.

 

Objectifs d´apprentissage

 
  • Comprendre la violence sexiste contre les femmes et les filles en tant que violation des droits de l’homme, dans tous ses aspects juridiques, sociaux et interpersonnels, qui est à la fois une cause et une conséquence de la discrimination de genre ;
  • Comprendre que la prise de position contre la violence sexiste contre les femmes et les filles (et les autres formes d’inégalité de genre qui touchent les femmes) est une action qui permet de réparer les préjudices et injustices existants subis par les femmes, qu’elle n’est pas discriminatoire à l’égard des hommes et que la prise de mesures en faveur de l’égalité pour les femmes et les filles est en totale cohérence avec la prise de mesures en faveur des questions qui touchent les hommes et les garçons (comme par exemple la prévalence du suicide) ;
  • Comprendre le concept de capacité d’action des personnes survivantes, selon lequel toutes les initiatives doivent être prises en coopération avec les survivant(e)s, au moyen d’approches sûres, valorisantes et respectueuses ;
  • Décrire les structures (juridiques, sociales, économiques et politiques) qui contribuent à la prévalence de la violence sexiste contre les femmes et les filles, en particulier les stéréotypes genrés ; et aborder de manière critique les comportements qui permettent à la violence sexiste contre les femmes et les filles de persister (comportements parfois adoptés par les agresseurs et les témoins) ;
  • Identifier les facteurs qu’il convient d’aborder : médias, communications, droit substantiel et procédural, institutions, police, système judiciaire, lieux de travail, lieux d’enseignement, espaces publics, éducation à l’autonomisation des femmes, en particulier l’éducation complète à la sexualité fondée sur les droits et des données scientifiques précises [pour plus d'informations sur l’éducation complète à la sexualité, consultez la fiche d’information établie par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) sur l’éducation complète à la sexualité en date du 30 septembre 2016].
 
Section suivante: Questions clés
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