WACI/OCWAR-T
Le défi |
L'Afrique de l'Ouest est l'une des régions les plus pauvres et les plus vulnérables du monde. Seuls 2 des 15 États membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), Ghana et Cabo Verde, affichent un indice de développement humain moyen selon le rapport 2016 du PNUD sur le développement humain.
La région est affectée par plusieurs flux de criminalité transnationale organisée, qui accentuent sa vulnérabilité. La criminalité transnationale organisée sous toutes ses formes, le trafic illicite (trafic de stupéfiants, d'êtres humains et d'armes à feu), la fraude, le blanchiment d'avoirs d'origine illicite et le financement du terrorisme, associés à des systèmes de justice pénale faibles, constituent une menace majeure pour la stabilité et la légitimité des gouvernements de la région de la CEDEAO ainsi que pour l'État de droit. Le trafic de drogue et la traite des personnes sont les deux problèmes les plus urgents.
87 % des opioïdes pharmaceutiques saisis dans le monde en 2016 ont été saisis en Afrique de l'Ouest, Afrique centrale et Afrique du Nord. L'Afrique tout comme l'Asie, a connu les plus fortes hausses de saisies de cocaïne en 2016. L'Afrique de l'Ouest, qui reste une région de transbordement pour le trafic de cocaïne, est aussi devenue au fil du temps un lieu de production et de trafic de méthamphétamines et d'autres drogues de synthèse. En outre, ces dernières années, on a observé une prolifération de produits médicamenteux falsifiés et de qualité inférieure sur les marchés d'Afrique de l'Ouest.
La traite des êtres humains en Afrique de l'Ouest est principalement interne et régionale. Il existe d'importants itinéraires interrégionaux de trafic, avec des victimes d'Afrique de l'Ouest, principalement des femmes et des enfants, retrouvées également en Europe et au Moyen-Orient. Les personnes victimes de la traite sont souvent exposées à des conditions dangereuses et dégradantes et sont vulnérables à la coercition et aux abus. Les formes d'exploitation les plus courantes sont l'exploitation sexuelle et le travail forcé.
L'Initiative de la Côte Ouest-Africaine (WACI) a été lancée en 2009 sous la forme d'un partenariat global et multipartite entre UNODC, UNOWAS, DPPA, DPO et INTERPOL.
Criminalité organisée : Réponse Ouest-Africaine au Trafic (OCWAR-T) est un projet de soutien de la CEDEAO lancé en 2019, initié par le gouvernement allemand et cofinancé par l'UE, coordonné par la GIZ en coopération avec ONUDC, PNUD, MAG, ICMPD et le projet "Enhancing Africa's response to TOC". Les deux projets soutiennent la mise en œuvre de la déclaration politique et plan d'action de la CEDEAO pour lutter contre le problème croissant du trafic de drogue, la criminalité organisée et l'abus de drogue en Afrique de l'Ouest.
Les deux initiatives se concentrent sur les pays fragiles ou sortant d'un conflit d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Côte d'Ivoire, Guinée, Guinée Bissau, Liberia, Sierra Leone et Gambie). L'objectif est de réduire leur vulnérabilité au trafic illicite et à la criminalité organisée, de les aider à renforcer leurs institutions nationales chargées de l'application de la loi et de la justice, et de renforcer les capacités en vue d'une meilleure coopération nationale, régionale et internationale en matière d'application de la loi.
La pierre angulaire du WACI et de l'OCWAR-T repose sur la création et l'opérationnalisation d'unités de lutte contre la criminalité transnationale (TCU) et de groupes d'enquête et de renseignement criminel (CIITF). Les projets mettent en place et forment les TCU et les CIITF par le biais d'une assistance technique, d'une formation spécialisée sur mesure et d'un mentorat, ainsi que d'opérations et d'exercices conjoints.
Les TCU / CIITF sont des unités nationales centralisées inter-agences chargées de collecter et d'analyser des informations, ainsi que de diffuser des renseignements sur la criminalité organisée transnationale et le trafic de drogue ; de mener des enquêtes sur des affaires criminelles complexes ; de coordonner des enquêtes transfrontalières par l'intermédiaire d'INTERPOL ; et de renforcer les capacités des services répressifs dans le cadre d'enquêtes complexes.