Éditorial par le Directeur général Yury Fedotov
9 décembre 2016 - Chaque année, le monde célèbre le 9 décembre la Journée Internationale contre la corruption. Nous ne l'abordons pas uniquement en tant qu'opportunité pour éveiller les consciences mais également pour présenter des façons innovantes de collaboration entre les individus et les organisations pour contrer ce fléau.
La corruption affecte chacun de nous : notre santé souffre lorsque des fonds destinés à des équipements médicaux sont volés ; nos systèmes d'éducation sont touchés lorsque les budgets des écoles sont illégalement détournés ; et nos institutions politiques sont affaiblies lorsque des pots-de-vin sont versés et des dessous-de-table recherchés.
Le Programme de développement durable à l'horizon 2030 dans lequel le monde s'est engagé l'année dernière, a dans ce contexte mis en œuvre des efforts pour combattre la corruption et nous a offert de nouvelles perspectives. Prévenir et combattre la corruption est un investissement essentiel dans les infrastructures que nous avons besoin de mettre en place pour réaliser le Programme à l'horizon 2030. Notre défi est de bâtir et de maintenir des institutions efficaces, transparentes et responsables à tous les niveaux.
Par conséquent, la responsabilité à laquelle nous faisons face est le développement d'une nouvelle norme où la corruption ne serait pas considérée comme une partie intégrante de la vie ou des affaires et où l'impunité est acceptée.
Mais que pouvons-nous faire pour y parvenir ?
L'année dernière, les principaux décideurs politiques et professionnels s'occupant de la prévention du crime et de la justice pénale se sont rassemblés pour le 13 ème Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale. Plus de 5000 personnes en provenance du monde entier ont adopté la Déclaration de Doha - un engagement solennel et fort de la part des gouvernements à travers le monde pour encourager des sociétés pacifiques, libérées de la corruption et responsables car elles sont essentielles pour atteindre un développement durable.
Mon office, l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, a mis en place des actions concrètes pour aider les pays à établir des institutions et à mettre en place les mesures nécessaires pour l'implantation de la Déclaration de Doha et ainsi prévenir et lutter contre le crime et la corruption.
L'un des piliers de ce programme est l'initiative « Éducation pour la Justice » qui collabore avec les institutions d'éducation primaire, secondaire et universitaire. Elle vise à prévenir le crime par des activités éducatives et des séminaires qui aideront les éducateurs pour enseigner à la prochaine génération comment comprendre et traiter les problèmes qui affaiblissent l'État de droit. Nous pensons que la meilleure façon pour former des sociétés pacifiques, libérées de la corruption et responsables dont le monde a besoin pour un développement durable est en promouvant enfin une culture du respect des lois.
Construire le respect de l'État de droit et transmettre ses valeurs fondamentales aux futures adultes de ce monde soutient directement nos activités concernant le renforcement des cadres institutionnels et légaux d'aujourd'hui. C'est en gardien de la Convention des Nations unies contre la corruption que l'ONUDC travaille quotidiennement avec les États pour élaborer des réponses à ce crime. La convention est le seul instrument international de lutte contre la corruption légalement contraignant. Avec 180 États ayant ratifié la convention, nous sommes proches d'une participation universelle qui est renforcée par mécanisme d'évaluation par des experts, où les États évaluent les progrès allant vers une implantation efficace.
En cette Journée Internationale contre la corruption, travaillons ensemble à la construction d'une « nouvelle norme » pour le respect de l'État de droit et le déracinement de la corruption.