16 novembre 2016 - Une réunion préparatoire de deux jours s'est tenue cette semaine à Bangkok pour la création d'un Réseau mondial pour l'intégrité judiciaire. Ce réseau qui sera lancé en 2017 vise à mettre en contact les juges entre eux pour défendre l'intégrité judiciaire et prévenir les systèmes judiciaires de la corruption. C'est en réunissant les juges, les membres des organes disciplinaires de justice et des institutions de formation judiciaires, mais aussi les autres parties prenantes à l'intérieur et en dehors du système judiciaire dans le monde que sera créé la première plateforme exclusivement dédiée à cette question.
40 responsables d'institutions judiciaires du Pacifique, d'Asie du Sud et d'Asie du Sud-Est se sont réunis pour cette rencontre qui offre l'opportunité aux participants de mettre l'accent sur les défis et les opportunités auxquels leurs pays font face. Des propositions sur les enjeux essentiels concernant la notion d'intégrité judiciaire et le Réseau plus généralement ont été abordées dans le cadre de tables rondes et d'autres sessions d'échanges qui orienteront enfin le développement final avant son lancement.
En tant qu'outil développé pour les systèmes judiciaires, la rencontre fut une étape déterminante dans la création du Réseau mondial pour l'intégrité judiciaire. Le Chef honorable de la justice Veerapol Tungsuwan, Président de la Cour suprême de Thaïlande et hôte de l'évènement, l'a rappelé durant l'ouverture : « le Réseau sera un mécanisme déterminant pour renforcer l'intégrité des systèmes judiciaires en tant que plateforme pour partager notre expérience ainsi que les meilleures pratiques et se soutenir efficacement face aux nouveaux enjeux. La mise en place d'un réseau commun pour l'intégrité judiciaire est donc une réponse efficace à ces défis avec le but de garantir la confiance des citoyens dans les pouvoirs judiciaires.
Faisant écho à ces positions et rappelant le contexte du Réseau mondial pour l'intégrité judiciaire, le Représentant régional ONUDC pour l'Asie du Sud-Est et le Pacifique, Jeremy Douglas, fit remarquer : « Les études que nous avons conduites dans différentes régions du monde ont avec le temps et encore rappelé que les citoyens de nombreux pays perçoivent leur système de justice comme opaque, difficile d'accès et sujet à la corruption. Les États membres des Nations unies ont pris acte du problème et établit des standards pour renforcer l'indépendance et l'intégrité judiciaire. Plus particulièrement, l'article 11 de la Convention des Nations unies contre la corruption - ou UNCAC - souligne l'importance de prendre des mesures pour renforcer l'intégrité et prévenir les opportunités de corruption du système judiciaire et des procureurs ».
L'importance cruciale de l'intégrité judiciaire pour atteindre les objectifs de développement durable a été plus récemment soulignée par le 13 ème Congrès des Nations unies contre le crime, tenu au Qatar en 2015. Dans sa déclaration finale, le Congrès a rappelé l'importance de prévenir et de lutter contre la corruption, et de promouvoir l'intégrité et la transparence des systèmes judiciaires. Depuis lors, l'ONUDC - avec le soutien financier de l'État du Qatar - a lancé un large Programme mondial pour la mise en œuvre de la Déclaration de Doha dans laquelle réside le travail du l'intégrité judiciaire.
Plus d'informations :
Programme mondial de la Déclaration de Doha
Branche de l'ONUDC contre la corruption et les crimes économiques