Ayant le plus long littoral d’Afrique continentale et une position adjacente à certaines des routes maritimes les plus fréquentées du monde, l’espace maritime de la Somalie est appelé à jouer un rôle important dans le développement social et économique du pays. Le gouvernement fédéral de Somalie (GFS) est toutefois préoccupé par le manque de capacité à gérer efficacement l’espace maritime somalien, dont la vulnérabilité a été mise en évidence par la piraterie. Aujourd’hui, la piraterie est encore considérée par beaucoup de gens comme une menace latente plutôt que comme une menace totalement supprimée, ce qui est en partie attribué aux problèmes de pêche non réglementée par les navires étrangers dans les eaux somaliennes. Si la présence de marines internationales au large de la Corne de l’Afrique a largement contribué à la réprimer, elle a eu peu d’impact sur d’autres aspects de la sécurité maritime. La Somalie continue d’avoir la réputation d’être le point de départ d’opérations de terrorisme, de piraterie, de trafic d’êtres humains et de contrebande, ce qui entrave les efforts de commercialisation des ressources marines somaliennes et empêche une stabilisation efficace.
La proximité géographique de la Somalie avec le Yémen, associée au manque de connaissance du domaine maritime et de forces de sécurité maritime correctement équipées, a entraîné une augmentation des activités illicites dans la région. Les activités de trafic illicite au Yémen posent un problème important, impliquant non seulement des armes à feu et des matériaux explosifs, mais aussi des composants et des précurseurs d’armes de destruction massive (ADM). Le produit de la contrebande de charbon et de sucre somaliens par voie maritime est considéré comme alimentant le terrorisme. Parallèlement, l’incapacité des deux États à patrouiller avec succès dans la région et à réprimer les crimes commis est constamment considérée comme l’une des causes sous-jacentes de l’instabilité.
Le sous-programme du Golfe d’Aden et de la mer Rouge du Programme mondial de lutte contre la criminalité maritime (GARS-GMCP) de l’ONUDC aide la Somalie et le Yémen à lutter contre la criminalité maritime. Dans le cadre de ce programme, l’ONUDC fournit un soutien aux autorités chargées de l’application du droit maritime (ADM) et est l’un des rares programmes à s’engager activement avec les services de police yéménites et somaliens sur le front de mer. À Mogadiscio, les mentors travaillent avec l’Unité de police maritime (MPU) des forces de police somaliennes, à Bosasso, au Puntland, avec la police portuaire (BPP), à Berbera, au Somaliland, avec les garde-côtes du Somaliland (SLCG), à Galmudug avec l’unité de police maritime de Galmudug et à Hobyo avec les garde-côtes (GMPU / CG). Au Yémen, le GMCP-CdA soutient la reconstruction des garde-côtes du Yémen (YCG). Des équipes nationales composées de responsables de programmes nationaux, d’interprètes et de chauffeurs soutiennent également les mentors dans chacune des régions.
Le succès du sous-programme du GARS du GMCP est dû à la mise en place d’un renforcement durable des capacités par le placement d’experts en matelotage, en génie maritime, en application du droit maritime et en communication avec les autorités régionales chargées de l’application du droit maritime en Somalie en tant que mentors à plein temps dans le pays. Une partie cruciale de ce mentorat implique une formation avancée en matière de visites, d’arraisonnement, de recherche et de saisie (VAPS), ainsi que la préparation aux situations d’urgence en mer et aux opérations de recherche et de sauvetage. |
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En outre, le programme aide les autorités carcérales somaliennes à veiller à ce que la détention des personnes soupçonnées de crimes maritimes soit conforme aux règles de Nelson Mandela, qui fixent le cadre international des droits de l’homme en matière de détention, et établissent des pratiques durables de gestion des prisons.