11 janvier 2019 - La superficie de la culture du pavot à opium au Myanmar est tombée à 37 300 hectares en 2018, soit 10 % de moins que les 41 000 hectares enregistrés en 2017, selon l'Enquête sur l'opium au Myanmar 2018 publiée aujourd'hui par l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC).
La diminution du nombre de culture est observée dans pratiquement toutes les régions, mais elle a été la plus importante dans le Shan Sud, avec une baisse de 17 %, et dans l'État de Kachin, avec une baisse de 15 %, suivi par le Shan Est et le Shan Nord, avec une baisse de 8 % et 7 %.Avec un rendement moyen de 14 kilogrammes par hectare en 2018, la production totale d'opium est tombée de 550 à 520 tonnes métriques, soit l'équivalent d'environ 53 tonnes d'héroïne destinées aux marchés intérieurs et régionaux de la drogue.
Le rapport confirme une nouvelle fois le lien entre la situation de conflit et l'opium au Myanmar, les régions instables des États Shan et Kachin affichant toujours le nombre de culture le plus élevé. Troel Vester, directeur de national de l'ONUDC, a noté que « la pauvreté enracinée et la culture de l'opium au Myanmar sont étroitement liées. Les zones pauvres de culture de l'opium ont besoin d'une meilleure sécurité et d'alternatives économiques durables. »
Il a ajouté que « la production de drogues doit être évaluée et discutée avec soin et franchise, et qu'il est nécessaire d'avoir un accès continu aux zones isolées pour élaborer et recueillir des données et des informations. En même temps, les groupes criminels utilisent des régions instables et peu sûres du pays pour faire des affaires, et si l'on ne s'attaque pas à ces zones de non-droit, elles continueront à être un refuge sûr pour ceux qui profitent du commerce de la drogue. »
Le déclin de la culture de l'opium s'inscrit dans le contexte d'un marché régional de la drogue en pleine mutation. L'opium et l'héroïne ont diminué ces dernières années, les pays d'Asie de l'Est et du Sud-Est ayant fait état d'une forte réorientation vers les drogues synthétiques et en particulier la méthamphétamine.
Le Vice-Ministre de l'intérieur, le général Aung Thu, a reconnu que des efforts supplémentaires seront nécessaires pour lutter efficacement contre la production d'opium, d'héroïne et d'autres drogues au Myanmar. Il a commenté en ces termes : « Le gouvernement du Myanmar est satisfait de constater une nouvelle baisse de la culture de l'opium, mais nous convenons également qu'il reste beaucoup à faire, et nous continuerons à soutenir des programmes qui offrent des alternatives viables à l'opium. Nous travaillerons également avec nos voisins du mémorandum d'accord du Mékong, l'ASEAN et l'ONUDC sur des stratégies communes pour lutter contre la production et le trafic transfrontalier des drogues et de ses précurseurs dans la région. »
Miwa Kato, Directeur des opérations de l'ONUDC, a souligné l'importance des initiatives de développement alternatif durable et de la coopération régionale, notant que « le Myanmar a pris des mesures importantes pour lutter contre la culture de l'opium, en particulier dans le sud du Shan où nous menons ensemble un vaste programme de développement alternatif, et nous reconnaissons qu'il sera crucial de maintenir ce soutien à court et moyen terme. En parallèle, la dimension régionale est indéniable et les solutions devront impliquer les pays voisins et les partenaires internationaux, et nous les soutiendrons avec notre programme régional » Elle a ajouté : « La production de drogue et les conflits sont souvent étroitement liés, et nous allons intensifier notre participation aux efforts de l'ONU en faveur d'une paix durable ».
Enquête sur l'opium au Myanmar 2018
Travaux régionaux de l'ONUDC sur les drogues et les précurseurs UNODC's regional work on drugs and precursors
Protocole d'accord (MOU) sur le contrôle des drogues dans le Mékong
Travaux de l'ONUDC sur le développement alternatif durable en Asie du Sud-Est