Director-General/Executive Director
M. le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs les Membres du Conseil,
Je vous remercie de l’opportunité qui est offerte à l’ONUDC d’informer le Conseil de Sécurité sur ses activités en Haïti.
La violence, le crime organisé, ainsi que la présence et les affrontements entre gangs armés, compromettent la stabilité, la sécurité et l’état de droit en Haïti, et entravent les efforts de paix et les perspectives de développement durable.
Ses 1500 kilomètres de côtes et sa frontière terrestre de 360 kilomètres avec la République dominicaine, font d’Haïti un pays particulièrement vulnérable aux trafics illicites de commodités notamment de drogues, d’armes à feu et de munitions.
La coopération régionale est ainsi essentielle pour endiguer la récente escalade de la violence et ses implications transfrontalières, particulièrement avec la République dominicaine.
L’ONUDC travaille notamment avec la CARICOM et son agence dédiée de lutte pour la sécurité et contre le crime, IMPACS, à la mise en œuvre de la feuille de route des Caraïbes pour lutter contre le trafic illicite d’armes à feu, qui inclut Haïti.
Monsieur le Président,
Soutenir les services d’application de la loi et de la justice pénale en Haïti doit être une des priorités pour assister la population haïtienne et prévenir toute déstabilisation régionale.
En mars de cette année, une équipe multidisciplinaire de l’ONUDC a mené une mission d’évaluation à Haïti en étroite collaboration avec le BINUH et a identifié comme domaines prioritaires la nécessité de renforcer les capacités et la technologie pour sécuriser les frontières, les ports et les aéroports internationaux contre le trafic illicite et la criminalité organisée, réduire la prolifération des armes à feu illicites ainsi que la nécessité d’endiguer la corruption endémique.
Reconnaissant ces réalités, le Gouvernement haïtien a directement confié à l’ONUDC la tâche de l’appuyer à renforcer ses capacités de gestion des frontières grâce à une contribution financière dédiée.
Dans le cadre de ce programme dont la mise en œuvre vient de débuter, l’ONUDC travaille à la cartographie des activités criminelles transnationales en Haïti et leur impact régional.
Sur le plan opérationnel, nous appuyons le renforcement des capacités des autorités haïtiennes à inspecter les conteneurs en des points stratégiques tels que Port-au-Prince, Port Lafito, le port international de Cap-Haïtien, les frontières terrestres de Ouanaminthe, Belladère, Malpasse et Anse à Pitre en collaboration avec les autorités dominicaines. Cette assistance couvre également le contrôle du fret aérien, le transport des passagers et du courrier à l’aéroport international Toussaint Louverture de Port-au-Prince et l’aéroport international de Cap-Haïtien. Ces efforts doivent permettre de veiller à ce que les revenus douaniers puissent effectivement être reversés à des activités de soutien à la modernisation et à la sécurisation des frontières.
La réalisation de ces objectifs nécessite l’accès aux ports et l’engagement avec les autorités portuaires et les sociétés privées. L’ONUDC restera dans le pays pour s’assurer que lorsque les conditions sécuritaires le permettront, nous serons prêts à prendre des mesures renforcées.
Parallèlement à ces efforts, l’ONUDC coopère avec le BINUH et le PNUD dans le cadre d’un programme conjoint dédié pour soutenir la police nationale dans les actions prioritaires identifiées, y compris le renforcement des capacités médico-légales.
Les investissements et les efforts déployés dans le secteur de la sécurité doivent être associés aux efforts similaires tout au long de la chaîne de la justice pénale.
Haïti a besoin d’une police compétente, d’enquêtes solides, de procureurs efficaces et d’un système judiciaire indépendant pour que la justice puisse fonctionner. Les organisations criminelles doivent être traduites devant les tribunaux. L’impunité doit prendre fin au nom du peuple haïtien. C’est dans cet esprit que l’ONUDC collabore avec le PNUD et le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la consolidation de la paix, afin de soutenir la lutte contre la corruption.
Meanwhile, there is groundwork to be done.
For example, we need a better understanding on trafficking flows in Haiti, with a focus on firearms and drugs, which will help provide insights to design tailored criminal justice and border management responses.
We are planning various activities in these areas, including mitigating corruption risks in border management and ensuring availability of technical expertise to track illicit financial flows with the support of the BINUH, UN Sister Agencies and other relevant organizations such as IOM, Interpol, and the Organization of American States.
I would like to take this opportunity to express my deepest appreciation for the leadership of SRSG Helen La Lime, and the work of her BINUH team, amidst this crisis, including for hosting our staff in Haiti and supporting our efforts in the country.
Working with the BINUH and all our partners, UNODC stands ready to continue and expand its interventions in Haiti, to contribute to a more stable foundation for peace and security in the country.
Thank you.