Des produits issus du développement alternatif pour un avenir durable

Le groupe en train de discuter le développement alternatif et son rôle commercial et social lors de la Commission des stupéfiants cette année-ci. Photo: UNODC

11 mars 2015 - Le chocolat et le café ne sont habituellement pas des sujets officiels de discussions lors des réunions de l'ONU, mais cette semaine-ci, lors de la 58ième Commission des stupéfiants, le rôle du développement alternatif ainsi que ses impacts commerciaux et sociaux ont été abordés   lors d'un événement parallèle, qui s'est déroulé dans le cadre de la Commission des stupéfiants.

'La réévaluation du développement alternatif au cours de la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies en 2016', en référence à la session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue, a réuni

un groupe diversifié de membres des gouvernements, de l'ONUDC, des organisations communautaires et du secteur privé. Des responsables thaïlandais, allemands et colombiens ont discuté l'impact positif du développement alternatif, alors que Mae Fah Luang, une fondation qui soutient les producteurs pratiquant le commerce équitable en Thaïlande, et le chocolatier Zotter, qui importe ses produits exclusivement avec du cacao issu du commerce équitable, ont échangé des informations concernant leur travail avec des agriculteurs qui sont passés à la culture licite.

Le développement alternatif est un pilier important du travail de l'ONUDC pour aider les États membres à élaborer des politiques de contrôle des drogues, qui empêchent et réduisent la culture de plantes servant à fabriquer des drogues illicites, comme le cocaïer et le pavot à opium. Sans alternatives viables, les agriculteurs, vivant dans des communautés isolées ou pauvres, passent à la culture de plantes illicites en raison des revenus insuffisants générés par les activités légales, du manque d'accès aux marchés, des conflits, de l'improductivité des terres et de l'absence d'infrastructures basiques. Les projets de développement alternatif visent à fournir des moyens de subsistance durables aux communautés concernées et à cibler ceux qui se livraient à la culture illicite dans le passé ou à ceux qui sont vulnérables et pourraient s'y livrer dans le futur. 

Le Directeur exécutif de l'ONUDC, Yury Fedotov, s'est exprimé par rapport à ce sujet lors de l'événement en déclarant que le développement alternatif est essentiel pour atteindre une réduction durable de la culture de plantes servant à fabriquer des drogues illicites: "Nous devons voir comment nous pouvons améliorer la mise en œuvre, le contrôle et le financement de ces initiatives."

L'établissement des partenariats entre les gouvernements et le secteur privé, au sein desquels l'ONUDC facilite la vente des produits issus du développement alternatif sur les marchés nationaux et internationaux, est un élément clé pour l'office. Par exemple, dans le cadre du Programme national du développement alternatif de la Colombie, soutenu par l'ONUDC, plus de 156 000 familles sont concernées.

Chocolat autrichien issu du commerce équitable, dont son approvisionnement est soutenu par un projet de développement alternatif de l'ONUDC en Colombie. Photo: UNODC Dans ce domaine, un cas de réussite est illustré par le chocolatier autrichien, Zotter Schokoladen Manufaktur, qui travaille avec des producteurs de coopératives, comme ceux du programme de développement alternatif de l'ONUDC  en Colombie et au Pérou. Participant à l'événement, Michael Zotter,a informé que son entreprise familiale travaille avec environ 234 familles de la région Chocó en Colombie dans le cadre de leur importation de leur cacao de haute qualité et mène des activités semblables avec les coopératives d'agriculteurs de Tingo Maria au Pérou. Il a souligné l'importance accordée par l'entreprise au soutien durable et à long terme des agriculteurs, en ajoutant que ce partenariat avait permis à certains producteurs de devenir plus compétitifs et réguliers, tout en améliorant la qualité des fèves de cacao et en obtenant les certifications rigoureuses de commerce équitable,  nécessaires afin d'exporter des biens. "Nous faisons un effort productif et logistique énorme. En travaillant ensemble, les agriculteurs deviennent plus efficaces et responsabilisés. Nos producteurs approvisionnant doivent être compétitifs", a ajouté M. Zotter.

L'ONUDC a facilité un certain nombre de partenariats public-privé pour toute une gamme de produits, qui génèrent à terme une valeur ajoutée et des revenus pour les agriculteurs. Le Directeur exécutif adjoint de l'ONUDC, Aldo Lalo-Demoz, a discuté les avantages de système: "Ces projets permettent non seulement aux agriculteurs d'abandonner la culture de plantes illicites et de passer à d'autres activités licites qui sont commercialement viables, mais vont aussi en fin de compte aider à construire des communautés rurales saines, sûres et plus prospères. Au Pérou, nous avons aidé des milliers d'agriculteurs à devenir actionnaires d'agro-industries prospères et durables. En ce qui concerne les producteurs de cacao colombiens, chez qui Zotter s'approvisionne, ils ont vu leur revenu familial passer de 300 dollars à 900 dollars par mois."

Le développement alternatif est un pilier fondamental de la stratégie internationale du contrôle des drogues et reste la méthode principale utilisée par les États membres et l'UNODC pour répondre à la culture de plantes servant à fabriquer des drogues illicites.

Pour plus d'informations:

Session extraordinaire de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le problème mondial de la drogue en 2016

Commission des stupéfiants

Le travail du développement alternatif de l'ONUDC